ENQUÊTE
Les dessous de la télé-vérité : alcoolisme, violence, sexualité...
Les Français sont de plus en plus nombreux à se confier, à visage découvert, devant les caméras de télévision.
Plongée dans les coulisses des "talk shows".
Pierre Paitrault, après des années de mensonges, a décidé de révéler à ses collègues et à ses élèves son combat contre l'alcoolisme.
Pour cela, cet homme de 37 ans, divorcé et père de trois enfants, n'a pas choisi le ton de la confidence ; il a opté pour les grands moyens : c'est à la télévision qu'il a décidé de dévoiler sa vie cachée dans "Jour après jour", le magazine de société regardé en moyenne par près de cinq millions de Français.
Thérapie personnelle, exhibitionnisme, volonté de témoigner pour l'exemple : il y a un peu de tout cela chez les centaines d'anonymes qui, chaque année, se bousculent sur les plateaux de télévision pour défendre un choix de vie, faire une confession intime, partager une expérience ou bien apporter un témoignage.
Dominique Melh, chercheuse au Centre d'étude des mouvements sociaux s'est intéressée aux motivations de ces "anonymes". La sociologue distingue trois catégories d'individus :
- Ceux qui profitent de la télévision pour faire passer un message à leur entourage ;
- Ceux qui portent la parole d'une communauté ou d'une association ;
- Ceux, les plus nombreux, qui choisissent la télévision pour livrer leur propre expérience et défendre leur point de vue.
Le public apprécie ces programmes qui lui permettent d'observer la vie des autres.
La preuve : Réservoir Prod n'en finit pas d'essaimer. "Il faut que ça change", cette émission a pour ambition de montrer les interventions
d'un psychiatre-psychanalyste dans des familles en "crise", candidates à la médiatisation de leurs soucis. Un procédé déjà utilisé depuis septembre par le magazine de TF1 "Confessions intimes". "Je suis persuadée que, pour la plupart des gens, passer à la télévision est déjà une thérapie. Oser se montrer dans des situations parfois peu valorisantes, c'est se mettre face à sa réalité", estime Maria Roche, rédactrice en chef de "Jour après jour" ainsi que de ce nouveau magazine sur M6.
Et de lancer une idée de recherche médicale sur les conséquences psychologiques, chez les témoins, d'une exposition de leur douleur ou de leur détresse à la télévision.
Guillaume Fraissard et Sylvie Kerviel ? ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU MONDE DU 12.10.04
Jean-Luc Delarue, 46 ans, a été arrêté à son domicile, à 6 heures du matin, pour être apparu, au moins comme un client important, dans un important trafic de produits stupéfiants. Septembre 2010