La robe de Cécile Duflot provoque des réactions machistes
Par Claire Hache - Le 18/07/2012
Scène de machisme ordinaire. Mardi, lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, Cécile Duflot, ministre du Logement et de l’Egalité des territoires, s’est fait chahuter par les députés de droite. Motif ? La robe à fleurs qu’elle portait. Sifflets et réflexions fusent, alors que l’écologiste descend les marches de l’hémicycle pour répondre au micro à une question du député-maire divers droite de Neuilly (Hauts-de-Seine), Jean-Christophe Fromantin, sur le Grand Paris. Indignation du président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone et regard noir de la principale intéressée qui réplique : « Mesdames et messieurs les députés, mais surtout messieurs visiblement... »
Ce matin sur France Info, Laurent Wauquiez s’est désolidarisé de ses voisins de banc « Cela n’est pas du tout mon genre. Je le dis simplement mais clairement. Vous savez, l’Assemblée est à la fois un hémicycle dans lequel il y a des moments sérieux et des moments potaches. Ce n’était pas un moment très glorieux », a commenté le député UMP de Haute-Loire. Mais pas question pour l’ancien ministre de parler pour autant de machisme. « Il y aurait eu le même type de chahutage si un homme avait porté une cravate fluo orange », assure-t-il.
En jean à l’Elysée
La tenue vestimentaire de Cécile Duflot avait déjà été au cœur de toutes les attentions lors du premier conseil des ministres. L’ancienne secrétaire nationale d’EELV était en effet arrivée en jean à l’Elysée.
Roselyne Bachelot, elle, avait « dû ranger [ses] tenues rose fuchsia et bleu électrique au placard » quand elle était ministre pour que les commentaires se recentrent sur ses compétences et non sur sa garde-robe.
Hier, à l’Assemblée nationale, c’est Rachida Dati qui a aussi été la cible d’une remarque machiste. L’attaque venait du député UMP Bernard Debré, interrogé par LCP sur la candidature à la tête du parti de l’ancienne Garde des sceaux. « Je ne suis pas sûr que Vuitton ou Dior ait sa place à ce niveau-là », a-t-il lâché. A quand un monde politique où les femmes ne seront plus réduites à leur apparence physique et à leur sexe ? Il reste encore du chemin à faire… Elle.fr