Le financement des partis politiques
Comme chaque année, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a publié les bilans financiers des 296 partis politiques qu’elle contrôle ( ici ). Les documents diffusés ce jeudi concernent l’exercice 2009. Une année au cours de laquelle 102 formations politiques ont subi un déficit, et 122 ont bénéficié d’un résultat excédentaire.
L’UMP a ainsi dégagé en 2009 un excédent de 10.169.371 euros. L’UMP a profité de 33 millions d’euros d’aides publiques en 2009, la plus importante subvention versée à une formation cette année-là. L’aide publique est calculée en fonction du nombre de suffrages recueillis aux législatives ainsi que du nombre de parlementaires inscrits au parti. L’UMP a aussi pu compter sur 7.168.555 euros de dons de particuliers, soit 13 % de ses recettes totales. Une manne qui provient notamment du « Premier cercle », un groupe de généreux donateurs animé en 2009 par Eric Woerth, qui avait soulevé des interrogations lors de l’affaire Bettencourt.
En 2009, les micropartis de l’UMP ont fait recette et détournent l’esprit de la loi.
Officiellement, ces petites structures, qui se sont multipliées ces dix dernières années ont pour seul et unique but de financer et de promouvoir l’action locale de leurs leaders à l’aube des différentes élections. Mais les révélations sur les dons de Liliane Bettencourt à l’Association de soutien de l’action d’Eric Woerth ont changé la donne. Les micropartis gravitant autour de l’UMP sont depuis soupçonnés de servir de « pompe à finances » au profit du parti majoritaire. Une même personne physique peut ainsi financer plusieurs partis en versant à chacun jusqu’à 7.500 euros qui peuvent ensuite être reversés à la « maison mère », détournant ainsi l’esprit de la loi sur le financement des partis politiques.
Le Parti socialiste a lui une stratégie de financement bien distincte. Il n’a récolté en 2009 que 446.443€ de dons, soit 0,8 % de ses recettes. Rue de Solferino, on compte d’abord sur les contributions des élus socialistes, qui ont reversé plus de 15 millions d’euros à leur parti en 2009. Mais aussi sur les cotisations des adhérents, plus élevées qu’à l’UMP, près de 9,8 millions d’euros contre 5,9 millions « seulement » au parti majoritaire. Ajoutées aux 23 millions de financements publics, ces sommes ont permis au PS de dégager un budget de 57 millions d’euros et de réaliser un excédent de 2.126.448 euros en 2009.