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principes de base
Les principes inspirant le système éducatif français
sont énoncés dans la
Constitution de 1958 dans laquelle il est déclaré que « l?organisation
de
l?enseignement public obligatoire gratuit et laïc à tous les degrés est
un
devoir de l?État ». La mise en place d?une structure répondant à cet
objectif
s?est faite en France de manière centralisée même si les réformes
effectuées
depuis une vingtaine d?années ont atténué cette tendance de fond. Le
système
d?enseignement unifié qui s?est progressivement mis en place repose sur
le trio
: écoles, collèges, lycées. L?enseignement
primaire L?enseignement primaire regroupe l?école maternelle et l?école
primaire.
L?école maternelle créée en 1881 concerne les enfants entre 2 et 6 ans
et n?est
pas obligatoire. Pas vraiment une école malgré son nom, l?école
maternelle est
plutôt un lieu d?éveil à la vie en société et à l?autonomie (la famille
n?est
pas là...). 99 % des enfants de 3 ans fréquentent l?école maternelle.
L?école
élémentaire est obligatoire et accueille les enfants entre 6 et 11 ans.
L?apprentissage de l?éducation commence avec elle : la lecture,
l?arithmétique,
l?écriture, l?initiation à une langue étrangère et à l?informatique.
L?enseignement est donné par un instituteur. L?enseignement
secondaire L?enseignement secondaire se compose du 1er et du 2ème
cycle.Dans le 1er cycle, entre 11 et 16 ans, les élèves reçoivent un
enseignement
plus complet et plus complexe qu?à l?école élémentaire : mathématiques,
histoire, géographie, français, sciences, langues étrangères, éducation
physique etc. Ce cycle, qui se déroule au collège, s?achève avec « le
diplôme
national du brevet », qui est le premier diplôme du système scolaire.
C?est
aussi la fin de l?école obligatoire, mais la plupart des élèves
continuent
leurs études dans le 2ème cycle.Le 2ème cycle offre plusieurs voies :
générale, technologique, et
professionnelle. Les 2 premières voies, qui comprennent de nombreuses
options
(scientifique, économique, littéraire), conduisent au baccalauréat,
après trois
ans passés dans un lycée. Ce diplôme permet d?entrer à l?université.La
3ème voie, la professionnelle, plus courte (2 ans), a pour but
l?apprentissage d?un métier et se déroule dans un lycée professionnel.
Notons
qu?il existe des passerelles entre les différentes
filières. L?enseignement supérieur L?enseignement supérieur est
constitué de cinq orientations différentes que
sont les universités, les Instituts Universitaires de Technologie
(IUT), les
BTS (Brevet de Technicien Supérieur), les écoles et instituts
professionnels,
et les grandes écoles.- L?enseignement universitaire permet d?obtenir
des diplômes classiques du
monde académique : Licence, Master, Doctorat.- Les Instituts
Universitaires de Technologie délivrent un enseignement
supérieur qui relève d?une université et qui offre des formations
techniques ou
technologiques. Ce type de formation peut aboutir, par exemple, à une
formation
d?ingénieur.- Les BTS consistent en une formation professionnalisante
de deux ans après
le baccalauréat, dispensée dans les lycées. - Les écoles et les
instituts proposent diverses formations
professionnelles (coiffure, esthétique, arts, photographie, infirmerie,
architecture, audiovisuel?).- Les grandes écoles telles que l?Ecole
Nationale d?Administration (ENA),
qui forme les hauts fonctionnaires de l?Etat, l?Ecole Polytechnique,
qui forme
des ingénieurs et des scientifiques, ou encore HEC (Haute Ecole de
Commerce),
destinée à former des spécialistes des affaires et du monde de
l?entreprise,
recrutent le plus souvent par concours après une formation de 2 ans
dans les
classes préparatoires. Une bonne partie de l?élite française est passée
par
l?ENA. Notons que parallèlement à l?école publique existe un
enseignement privé
qui suit le même parcours que l?école publique, de la maternelle au
supérieur.
Environ 2 millions d?élèves sont dans le privé, alors que l?école
publique en
accueille environ 10 millions (primaire et secondaire). Etat des lieux
de l?enseignement
en France En France, c?est le ministère de l?Education nationale et
celui de
l?Enseignement supérieur et de la Recherche qui sont chargés de
l?enseignement.
Depuis le 18 mai 2007, Xavier Darcos est ministre de l?Education
nationale, et
Valérie Pécresse est ministre de l?Enseignement supérieur et de la
Recherche.
Le ministère de l?Education nationale, responsable de l?enseignement
primaire
et secondaire, est doté du plus important budget de l?Etat : 77
milliards
d?euros pour 2007 soit 28% du budget du pays. Le ministère de
l?Enseignement
supérieur et de la Recherche a perçu 23,9 milliards d?euros en 2007. Au
1er
janvier 2007 le ministère de l?Education nationale employait environ 1
200 000
personnes, dont 982 000 enseignants. Globalement, la France dépense
davantage
pour l?éducation que la plupart des autres pays développés (environ 7 %
du
PIB). Performances
et résultats Malgré l?importance des moyens financiers engagés par les
différents
gouvernements, les résultats obtenus par les écoliers français lors de
l?enquête PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des
élèves),
menée par l?OCDE dans 57 pays en 2006 et rendue publique fin 2007, ne
sont
guère brillants. Les performances ont même globalement reculé par
rapport aux
résultats de l?enquête précédente de 2003, en mathématiques et en
sciences par
exemple. Une proportion importante d?élèves en difficulté, estimée à 20
%,
serait une des raisons des mauvaises performances françaises. La
réforme du gouvernement Pour remédier aux problèmes rencontrés par les
écoles françaises, Xavier
Darcos a présenté fin 2007 différents projets de réformes concernant
l?enseignement primaire et secondaire. Dans le primaire, la priorité
sera
dorénavant donnée à l?apprentissage de la langue française par
l?écriture et la
lecture. Deux évaluations nationales mesureront à la rentrée 2008 les
acquis
des élèves dans le primaire. La suppression des cours du samedi matin
libérera
du temps pour aider les élèves en difficulté et des stages gratuits de
remise à
niveau seront proposés aux élèves pendant l?été.Dans le secondaire, le
changement le plus important est la suppression
progressive jusqu?en 2010 de la « carte scolaire », qui permettra aux
familles
de choisir où inscrire leurs enfants. Le système actuel de la « carte
scolaire
» assigne un établissement aux enfants en fonction de leur lieu
d?habitation,
et ne laisse donc pas beaucoup de liberté sur le choix de l?école. La
revalorisation du métier
d?enseignant Cette partie de la réforme consiste à améliorer la
protection des
enseignants lorsqu?ils sont victimes d?agressions. De plus, les
infractions graves
seront traitées en temps réel et ne resteront plus impunies. Une
amélioration des
revenus des professeurs en fonction du travail accompli est également
prévue, ainsi
qu?un renforcement du rôle des chefs d?établissement. Réduire les
redoublements D?après l?OCDE près de 40 % des élèves ont redoublé au
moins une fois en
France, contre 13 % dans les autres pays de l?OCDE. Xavier Darcos a
décidé de
réduire massivement les redoublements car ils coûtent chers (1 milliard
d?euros), et leur efficacité est contestable. Des pays bien classés
dans l?étude
PISA, comme le Japon ou la Norvège, ont aboli les
redoublements. Sureffectifs dans les « bahuts »
français Depuis des décennies une même question se pose en France.
Cette question
est celle du manque dans les lycées et collèges français : manque de
professeurs, manque d?argent ; un manque qui aboutit logiquement au
problème
des sureffectifs dans les classes : 30, 35 ou 40 élèves dans certains
cas.Les Français, de 10 à 11 ans (âge auquel on entre au collège) ont
presque
tous dans l?esprit certaines classes surchargées. Dans ces classes,
beaucoup
d?activités n?ont plus grand-chose à voir avec la leçon. Certains
élèves se
réfugient dans les coins de la classe où ils peuvent discuter
tranquillement
entre eux de leur week-end, du dernier film ou de leurs nouvelles
chaussures ;
beaucoup sont perdus dans la masse, tandis que seule une rangée
d?élèves
modèles affronte courageusement leur professeur qui parfois aurait
besoin d?un
haut-parleur pour se faire entendre. Le nombre devient le symbole de
tout ce qui
ne va pas dans les collèges et lycées français : un enseignement
quantitatif au
lieu d?être qualitatif. Cette réalité joue beaucoup dans la vision
qu?ont les
lycéens français de leur « bahut », sorte de vieille usine fonctionnant
de
manière un peu chaotique.La question se pose à nouveau aujourd?hui de
manière assez violente, alors
que le gouvernement a annoncé, en début d?année, que les professeurs
qui
partent en retraite ne seraient pas remplacés. Les effectifs par classe
devraient ainsi augmenter de deux élèves en moyenne. Pour l?actuel
ministre de
l?Education, Xavier Darcos, la qualité d?un enseignement n?est pas liée
au
nombre d?élèves ; il précise de même que le nombre de professeurs par
élève en
France reste le plus élevé d?Europe (1 professeur pour 12 élèves). Face
à eux
il y a les professeurs convaincus qu?il y a bien un lien entre la
qualité d?une
leçon et le nombre d?élèves ; ils ont clairement montré leur désaccord
cette
année, en manifestant à plusieurs reprises contre les plans de leur
ministre.
Les élèves qui ont suivi leurs professeurs, ou les ont même devancés,
semblent
être aussi du même avis. Ils étaient même en « sureffectif » dans de
nombreuses
rues de France où, loin de leur bahut, ils ont joyeusement fait
entendre la
voix du nombre.